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Biographie


Expositions

Monaco 2016 RICEP 2010 Blaye 2010 Voeux 2009 Ta Zooa Leuka recto 2004 Ta Zooa Leuka verso 2004 Kuala-Lumpur 2001 Tous vivants 2022

Expositions personnelles:

2022 - «Tous vivants»- Ferus Gallery Monaco
2018 - «Delete?» - Galerie Bartoux Singapore
2016 - «Delete?» - Opera Gallery Monaco
2013 - «Pop-prints» 83 Club Street Singapore
2010 - «Patrick, Thierry et les animaux» exposition et vente caritative au profit de l'Unisep, Hôtel Lutetia Paris
2008 - Galerie Perbet Megève
2008 - «The Wine spirit 2008»;Galerie 22RiveGauche Bordeaux
2007 -  Opera Gallery Singapore
2004 - « Rituals » Galerie DART Barcelone Espagne
2004 - « Ta Zooa Leuka » Géraldine Banier Paris France.
2003 - « Art Dealers » Galerie LOFT/ Hôtel Lutétia Paris France.
2002 - « Ta Zooa » Géraldine Banier Paris France.
2001 -  Galerie Elm Quay Fine Arts, Kuala Lumpur Malaisie
2000 - « The Paperdolls » Galerie LOFT Paris France
1997 - « Les Communiants » Centre d’Arts St Cyprien Toulouse France.
1995 - « Les Enfants Sages » Galerie A.M. Liberman Toulouse France

Expositions de groupe:

2015 - Galerie Mickael Marciano Paris
2014 - AD Gallery Gent Belgium
2008 - « Galerie Bailly Contemporain Paris
2008 - «In the mood for love» Opera Gallery London
2006 - «Proyecto Genero» Espace Cultural Ample Barcelona Spain
2006 - «Trans Fashion Lab» Espace Cultural Ample Barcelona Spain
2005 -  50 ème salon de Montrouge.
2004 - Galerie DART Barcelone Espagne
2000 - « L’Enfance de l’Art » Galerie Piltzer Paris France
1998 - Galerie LOFT Paris France.
1996 - Fiac Galerie NOMADE Patras Paris France


Contact

ARTISTE: Mail de contact direct
AGENT: Didier Viltart FERUS GALERY (St Jean Cap Ferrat)
EDITION: Thierry Bisch Edition

Biographie par Delphine de Causans

Thierry Bisch est un artiste Français né à Strasbourg en 1953. Très influencé par son arrière-grand-père le peintre Louis Janmot (1814-1892), il retiendra une organisation sérielle des peintures dont les larges formats et le geste généreux intensifient l'innocence et la vulnérabilité des sujets représentés. Peintre pré-raphaelite, Louis Janmot, élève d'Ingres et ami de Delacroix, a été le professeur du symboliste Puvis de Chavannes et souvent considéré comme précurseur du mouvement. Son oeuvre picturale est marquée par l'intérêt qu'il porte au mystique et à la représentation du chemin que traverse l'âme depuis sa naissance, son passage sur Terre et son retour au Divin. Intérêt que l'on perçoit également dans l'ouvre de Thierry Bisch.
Il fait des études d'art à Strasbourg en 1974 puis déménage à Toulouse en 1978 où il intègre l'école des Beaux Arts et se découvre une passion pour le « Life Drawing ». Artiste polymorphe, il est, dans les années 70, le co-fondateur du label rock indépendant « Réflexes » et aide à la création et au développement du magazine « Zoulou » aux côtés de Jean-François Bizot. Grand ami de Thierry Mugler, autre alsacien rencontré en 1972, il est son assistant personnel et écrit et co-produit un film de 52 minutes sur le designer dont il retiendra une maîtrise et une connaissance « d'une quantité incroyable de noms de couleurs aux nuances très subtiles ». Les voyages qu'il a effectué durant ses années d'apprentissage en Europe de l'Est et dans certains pays du Moyen-Orient ont également eu une large influence sur son travail. Il se consacre entièrement à la peinture à la fin des années 80.
Sa première série intitulée « Les Enfants Sages » marque le début des années 90. Les enfants sont placés dans un univers et un espace indéfini. Aucun indice spatio-temporel ne permet d'indiquer le lieu où ils se trouvent ni le moment de la journée. Comme « Mathilda » peinte en 1998, les enfants semblent soucieux, pensifs, tournés vers un monde que eux seuls semblent comprendre, les adultes ne disposant d'aucuns indices permettant de les identifier. Le dessin et les contours sont tracés de manière plutôt succincte, la palette chromatique est restreinte et il n'y a pas de source de lumière précise. Seule compte l'expression du regard des enfants qui ne sont ni joyeux ni insouciants comme ils devraient l'être. Certains enfants comme le jeune garçon représenté sur la toile « Demain Pas d'Ecole » peinte en 1995, ont une posture presque d'adulte, trop sérieuse pour leur jeune âge. Le jeune garçon ne semble pas malade au premier abord. La souffrance n'apparaît pas sur son visage mais il n'est pas gai pour autant. Il prend la pose, assis dans un grand fauteuil, le dos droit et les mains posées sur les cuisses. On pourrait presque croire qu'il imite son père, avec un air fanfaron, posant pour un portrait officiel. Les seuls signes de son jeune âge et de sa maladie : son peignoir, un ours en peluche posé à ses pieds et une dizaine de petits thermomètres transparents qui flottent autour de lui. Fasciné par la lévitation, les objets flottants (récurrents dans beaucoup d'ouvres) sont pour lui la représentation picturale des pensées et des rêveries désormais libres de toute contingences matérielles. Serait-ce ici une façon d'insister sur le rôle attribués aux enfants ? Ils sont plus responsabilisés et souvent impliqués dans des situations dont ils ne devraient pas avoir conscience. Leur échappatoire ? Ce monde imaginaire et incompréhensible pour les autres qui n'est uniquement perceptible qu'au travers de leur regard. Cette dernière peinture est illustrée par une citation de Thierry Bisch qui ne sera pas sans rappeler certains souvenirs. « En fait ce tableau fait référence à un truc que les écoliers de ma génération faisaient pour ne pas aller en classe et rester au chaud à la maison : faire artificiellement monter la température ! On toussait et on gémissait un peu le soir en allant au lit, maman arrivait avec le thermomètre et dès qu'elle avait le dos tourné on le mettait sur l'ampoule de la lampe de chevet, ou on le frottait dans la couverture et hop ! Le tour était joué, 39° !! On faisait même des trucs beaucoup plus hard, genre à poil sur le balcon en plein mois de janvier. ça pouvait se finir en broncho-pneumonie ! ». Cette idée est également très bien illustrée dans la série des « Communiants ». Ils portent sur leurs épaules le poids d'une culture ou d'une religion qui leur a été imposée le plus souvent. Certains d'entre eux, comme la jeune « Charlotte en Communiante » peinte en 1994 portent des vêtements et des attributs d'un autre temps, plus d'actualité en 1994, mais qui sont caractéristiques d'une appartenance à telle ou telle classe, société ou religion.
La série suivante, « Paperdolls », est beaucoup plus amusante et tourne en dérision tous les protagonistes qui y sont représentés. Ils sont décrédibilisés dans leurs propres rôles. Une jeune fille minaudant (« Béatrice », 1996), un soldat suffisant (« Tom », 1996), un playboy charmant (« Yves », 1996). sont ridiculisés par une pose et une allure marquées de beaux habits ou accessoires mais la partie inférieure de leurs corps est mise à nue. L'appareil génital mis en évidence. Au-delà des codes vestimentaires ou du milieu social dans lequel ils vivent, évoluent et travaillent, ils sont tous réduits au même niveau de simples êtres humains. Leur enveloppe corporelle sert d'instrument à l'artiste qui en fait ce qu'il veut, comme les enfants jouant avec les figurines de papiers qu'ils habillent suivant leurs envies. Le lien entre les trois séries apparaît clairement. Thierry Bisch joue avec les contrastes, les codes et les paradoxes pour mieux mettre en évidence ses réflexions sur la société, la religion, la façon d'appréhender le monde.
Les années 2000 seront marquées par l'intrusion des animaux dans son ouvre. Les réflexions sur l'innocence ou la société passent désormais par la représentation d'animaux souvent maltraités, exploités ou en voie d'extinction comme les éléphants pour leurs défenses ou les rhinocéros pour leurs cornes. Thierry Bisch n'est pas un peintre animalier, encore moins un naturaliste. Il n'y a dans son travail aucun démarche zoologique ni maniériste, genre dans lequel les anglais de l'ère victorienne ont excellé. La représentation de l'animal est abordée de façon anthropomorphique. « Enfants, communiants, paperdolls, animaux, tout ça n'est que prétexte à l'infini et essentiel questionnement. Il n'est à mon avis qu'un seul sujet digne d'intérêt en art : On naît, on vit, on meurt ! » . Il choisit ses animaux par rapport à l'empathie et l'inclinaison personnelle ressentie à leur égard, sans symbolique particulière. Cependant le lapin, son animal de prédilection, reste pour lui « la représentation évidente du passage d'un monde à l'autre, du monde de l'enfance à celui de l'adulte, de celui de la réalité à celui du rêve ». Le cheval serait la représentation de la liberté et des grands espaces, l'ours son animal totémique. Ses enfants et ses animaux sont la plupart du temps représentés de façon simple; une simplicité apparente qui dégage une grande sérénité mais cache une véritable réflexion sur l'essence même de ce qui fait leur nature et leur identité. L'intensité des regards faisant la force des portraits. Initialement exécuté au fusain noir sur une toile de lin brut, sale et décolorée, il travaille désormais le médium photographique.
La technologie numérique et la manipulation des images sont à l'ordre du jour. L'image est retravaillée, modélisée et finit par devenir la représentation virtuelle d'une réalité donnée. L'univers du peintre disparaît progressivement pour laisser le champ libre au photographe. Il se sert allègrement des nouvelles technologies dont il dispose et devient ainsi un acteur de la révolution numérique. Les réflexions des ouvres de jeunesse prennent un autre tournant, plus axé vers l'économie. En photographiant des marchands d'art à la manière de Gilbert & George, avec quadrillage et inscriptions personnelles (souvent leurs définitions de ce qu'est un marchand), il pose une autre question : comment le marché a-t-il évolué et pris une importance comparable à celle des marchés boursiers. Il fait de la représentation des marchands une ouvre d'art en soit. Son travail évolue rapidement vers une série de photomontages dont les sujets et la symbolique confrontent les univers enfantin et adulte, mystique et matériel, spirituel et réel.
Il a su imposer un style qui lui est propre autant par ses réflexions, ses doutes, ses remises en question que par sa technique, qu'elle soit picturale ou photographique. Dans ses peintures comme dans ses photographies, il utilise un langage simple et direct sans superflu mais sachant transmettre des idées et des questionnements sur le monde contemporain. Dans sa dernière série, il revisite le Pop Art à travers la réappropriation de son propre bestiaire mis en scène en couleurs « pop » sur un fond noir et quelques fois entouré d'une farandole de minis ballons, robots, avions. L'utilisation de la couleur a longtemps été problématique pour lui. Nicolas de Staël a dit : «  Le premier qui me dit que le vert c'est le gazon et le bleu le ciel, je lui casse la gueule » . Les couleurs harmonisent et équilibrent un tableau. Elles impliquent un nombre infini de combinaisons. Les artistes du Pop Art ont réussi, selon lui, à parvenir à un « traitement magistral et évident de la couleur [avec] les aplats, les cernes noirs et la fragmentation raisonnée des compositions » . Gilbert & George et Warhol ne sont pas les seuls à avoir eu une influence sur son travail. Tout comme Rembrandt, Bosch, Giotto, Van Eyck, Delacroix ou encore Goya et Schiele qui ont su, parmi tant d'autres répondre aux mêmes problématiques que lui.
Si les bouledogues et autres éléphants peuplent ce bestiaire, le « lapin rose » reste sa signature. Un coup d'oil suffit à identifier Thierry Bisch comme en étant l'auteur. Les pinceaux, les brosses et la peinture ont ainsi définitivement laissé la place à une palette graphique et à l'aluminium.

Delphine de Causans Janvier 2011


Bibliographie

110 pages !
2003 - Monographie Thierry Bisch (1990-2002) Editions Enrico Navarra - 110 pages.
Monographie
2011 - Monographie Thierry Bisch - 126 pages.
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